Les paysans haïtiens préoccupés par le scandale de l’importation du « ri lapè »

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Les paysans de l’Artibonite dénoncent vigoureusement l’importation de riz asiatique et américain par le gouvernement lavalas au détriment de la production nationale. Dessalines Rosemond et Dieuseul Darielan, porte-parole, de l’initiative de l’Artibonite estiment que cette politique du pouvoir en place n’encourage pas les planteurs de la Vallée de l’Artibonite qui vivent de cette denrée. Parallèlement, ces paysans dénoncent le possible détournement des eaux du fleuve Artibonite uniquement à des fins de production d’électricité. Lors d’un point de presse, le mardi 29 janvier, les représentants de l’initiative de l’Arbonite ont mis en garde le régime contre une telle mesure qui, selon eux, pénaliserait tous les agriculteurs de la Vallée. Pendant ce temps, à Port-au-Prince, le va-et-vient incessant de véhicules officiels de toutes les couleurs et de toutes les marques continue à l’Autorité Portuaire Nationale. L’entreprise est sous haute surveillance policière depuis la charge lancée le week-end dernier par des démunis en quête du “riz lapè”, objet d’un nouveau scandale au sein du parti au pouvoir. Dans cette affaire, les organisations populaires lavalas n’entendent pas être le dindon de la farce et dénoncent le comportement des officiels à l’APN. Ce mardi 29 janvier 2002, agents du Corps d’Intervention et de Maintien d’Ordre (CIMO) et de la Police administrative en uniforme, personnalités en veston suivis d’agents de sécurité lourdement armés, tous rodaient autour du seul hangar où est entreposé le “riz la pè”. Première étape de l’opération : le nettoyage du secteur , tous ceux qui ne sont pas concernés sont priés de vider les lieux. Une fois les témoins partis, la deuxième étape commence : l’arrivée des gros transporteurs. Une dizaine de camoins à la file indienne devant l’entrée de l’entrepot où le riz est stocké, les conducteurs attendent l’embarquement mais n’ont pas la moindre idée de l’endroit où ils auront à livrer la marchandise. A deux pas du hangar tant convoité, une vingtaine de membres d’organisations populaires font le pied de grue. Ils se disent détenteurs de la fameuse « fiche jaune » les habilitant à obtenir leur part du gâteau mais avouent butter à chaque fois sur des individus surpuissants.

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