Malaise au sein du gouvernement intérimaire suite à la signature de l’accord sur la professionnalisation de la Police haïtienne

Le titulaire haïtien de la Justice, Henry Marge Dorléans, qui réagissait suite à la signature de l’accord portant sur la professionnalisation de la Police nationale d’Haïti (PNH), s’est désolidarisé du premier ministre Gérard Latortue. Le ministre Dorléans demande à la PNH et l’appareil judiciaire de ne pas mettre en application cet accord qui a été paraphé par le chef du gouvernement haïtien Gérard Latortue et le représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU en Haïti Juan Gabriel Valdès. M. Dorléans annonce que le pouvoir intérimaire est en train d’étudier une stratégie qui permettrait de faire face à cette situation. L’accord conclu entre le gouvernement intérimaire et les Nations Unies pour la professionnalisation de la Police nationale d’Haïti suscite également des réactions négatives de la part des policiers haïtiens. Des agents de l’ordre soutiennent que la souveraineté du pays doit être respectée par les autorités gouvernementales et les représentants de la Communauté internationale.Interrogé par Radio Métropole, le chef de la Minustah ( Mission des Nations Unies pour la stabilisation d’Haïti), précise que c’est un accord essentiellement technique d’appui à la la Police haïtienn. Juan Gabriel Valdès se dit ouvert à toute discussion avec les autorités haïtiennes sur des points de l’accord qui méritent d’être modifiés.Le chef du gouvernement intérimaire a dénoncé l’accord signé avec les Nations Unies le 22 février dernier pour la professionnalisation de la Police nationale. Gérard Latortue qui répondait aux critiques sur l’inconstitutionnalité du document reconnaît que deux dispositions dudit accord sont contraires aux prescrits constitutionnels et aux règlements internes de la Police. Le premier ministre indique que l’accord décrié n’est pas en vigueur puisqu‘il n’est pas encore ratifié par le conseil des ministres.Le chef du gouvernement explique que les articles en question restreignent le droit du gouvernement à réaliser des accords de coopération bilatérales avec des gouvernements étrangers et le droit des autorités policières haïtiennes à limoger des policiers condamnés par la justice. L’accord d’application des dispositions du conseil de sécurité sur la professionnalisation de la police vise essentiellement a « amélioré les conditions de vies des agents de la force publique » rappelle le premier ministre Gérard Latortue.Une lettre de « demande de révision de l’accord sera adressée au représentant du secrétaire général de L’ONU, Juan Gabriel Valdes, dans les prochains jours » a indiqué le chef du gouvernement intérimaire qui affirme que l’insertion de ces deux dispositions dans le document est pour le moins « drôle ».

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