Les membres de la délégation de l’Opposition haïtienne qui a participé aux Bahamas à la réunion sur la crise, les 20 et 21 janvier, avec les chefs de gouvernement des pays membres de la Caraïbes sont sortis satisfaits. Selon la délégation qui rencontrait la presse ,ce vendredi 23 janvier 2004, la CARICOM a une autre lecture de la situation qui prévaut au pays. Documents à l’appui, la délégation de la Plate-forme Démocratique a fait comprendre à la CARICOM que le régime Lavalas entretient un climat de violence dans le pays en persécutant des militants de l’opposition, des étudiants et des journalistes des médias indépendants. Ils ont mis l’accent sur les récentes violences perpétrées contre les manifestants anti-gouvernementaux qui réclament pacifiquement le départ du président du 26 novembre, Jean Bertrand Aristide. Ils ont également dénoncé l’implication des forces de l’ordre et des chimères lavalas dans ces actes de répression qui se sont soldés par des morts et des blessés. Et, puisque la situation générale du pays continue de se dégrader et que, jusqu’ici, le chef de l’Etat n’a donné suite aux résolutions 806 et 822 de l’OEA, l’opposition haïtienne regroupée au sein de la Plate-forme Démocratique a souligné à l’attention de la CARICOM qu’aucune négociation n’est possible avec M. Aristide voire la tenue d’élections crédibles et honnêtes avec Lavalas. Et, après analyse des arguments avancés par la Plateforme Démocratique, la Caricom a décidé de modifier son document de proposition. Maitre Gervais Charles indique que l’organisation caribéenne a , pour la première fois , évoqué la possibilité d’une démission de M.Aristide. Et , pour éviter toute confusion, la CARICOM tenait à préciser à l’attention de la délégation de la Plate-forme Démocratique qu’elle n’est pas un groupe de personnes acquis à la cause de M. Aristide. Pour répéter les membres de l’opposition ayant participé à la réunion aux Bahamas les 20 et 21 janvier derniers, la CARICOM déclare soutenir le peuple haïtien qui , actuellement, vit une situation extrêmement difficile, a indiqué Victor Benoit, membre de la Plate-forme. Mais, dans son document de proposition, la CARICOM soutient que Jean Bertrand Aristide peut faire partie de la solution de sortie de crise. En ce sens, elle a exhorté les protagonistes à reprendre la voie du dialogue et souligné son intention d’intervenir auprès des autorités lavalas en vue du respect des libertés publiques sous peine de sanctions . Cependant , Hans Tipppenhauer de la Plate-forme ne se fait pas d’illusion . Il invite le peuple haïtien à poursuivre la mobilisation anti-Aristide car , précise-t-il , la CARICOM admet que la solution doit être haïtienne.
Mission accomplie , affirme la délégation de l’Opposition haïtienne après sa rencontre avec la CARICOM
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