Publication d’un rapport d’une organisation de défense des droits humains sur les violences dans le Centre

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La coalition nationale pour les droits des haitiens (NCHR) publie son rapport sur la mort du juge de paix de Belladère et membre du parti au pouvoir, Fanmi Lavalas, Christophe Lozama , survenue le 28 novembre 2002. La NCHR a également analysé les violents évènements qui se déroulent dans le Plateau Central depuis plusieurs semaines . Dans ce document de onze (11) pages rendu public ,le jeudi 26 décembre , les responsables de la NCHR indiquent avoir rencontré dans le cadre de leur enquête des représentants et partisans de Fanmi Lavalas , de la Convergence , des responsables de police , des représentants de l’Eglise Catholique , de l’organisation Justice et Paix , des parents des victimes , des témoins et autres personnalités indépendantes . La mission de la NCHR qui a été à Belladère et à Lascahobas a retenu trois (3) versions des faits sur l’assassinat du juge Christophe Lozama . Une version venant des partisans de Fanmi Lavalas qui accusent Serge Etienne , un ex-membre des Forces Armées d’Haiti ( FAD’H) et actuel membre du Fonds de Développement de Lascahobas (proche de l’Opposition ) comme auteur de l’assassinat du juge de paix de Belladère . La deucième version des faits vient des partisans de la Convergence Démocratique qui ,à leur tour, incombent la responsabilité du meurtre aux lavalassiens . La troisième et dernière version provenant de personnalité indépendantes , fait état d’échanges de tirs entre les deux (2) groupes : Lavalas et Convergence . Depuis les évènements du 28 novembre , la violence a augmenté à Lascahobas où des hommes vêtus de noirs intimident la population et entreprennent des opérations de fouille dans la zone . Un commando en provenance du ministère de l’intérieur accompagné du juge de paix de Lascahobas , de militants de Fanmi Lavalas et d’un policier de la zone a bastonné , arrêté des personnes et fouillé des maisons , poursuit l’organisation. Dans la nuit de 10 décembre , des hommes armés ont attaqué le commissariat de Lascahobas , localité située non loin de la frontière haitiano-dominicaine. Bilan : quatre (4) personnes tuées par balles , un véhicule de la police incendié , des prisonniers libérés . Le rapport de la NCHR fait état au total de cinq (5) morts , d’un (1) blessé , de quatre (4) arrestations , de deux (2) maisons saccagées, de six (6) motocycettes et une voiture de police incendiée . Le document ajoute que soixante dix (70) mandats d’amener ont été émis par le juge de paix de Lascahobas autour du meurtre du juge Christophe Lozama, plus d’une centaine de personnes sont dans le maquis et plusieurs maisons sont abandonnées . Pour l’organisation de défense des drois humains , les évènements de Lascahobas sont le « résutat d’une culture et pratique d’intolérance politique et d’une polarisaton de plus en plus prononcée de la vie politique dans le pays » . Selon la responsable de la NCHR, Yolène Gilles , l’enquête de l’organisation revèle que le juge de paix n’est pas mort dans l’exercice de ses fonctions. La coalition nationale pour les droits des haitiens dit dénoter une « absence totale de volonté d’arriver à la manifestation de la vérité par un procès juste et équitable dans le cadre du dossier de Christophe Lozama ». Selon l’organisation , la tendance à la répression politique prime sur la recherche de la vérité . En conclusion , le rapport de la NCHR indique que les évènements de Lascahobas sont loin d’être une surprise . Ils entrent dans la logique de ce qui se fait depuis quelque temps dans le pays : violations des libertés publiques , violence et intolérance . La décision de poursuivre les militants politiques connus de l’Opposition à l’occasion de ces évènements est injuste et risque davantage de discréditer l’appareil judiciaire et de compromettre les chances d’un procès juste et équitable dans le cadre de ce dossier , souligne la NCHR. Les grèves répétées des magistrats pour reclamer justice pour leurs confrères qui ont duré près de trois (3) semaines confirme la manière éclatante de l’illégitimité du système judiciaire haitien et la nette dépendance de celui-ci vis-à-vis de l’Exécutif , grèves à cause desquelles les assises criminelles de Port-au-Prince ont été reportées , indique la NCHR. Enfin, pour l’organisation de défense des droits humains , la libération de force des prisonniers de Lascahobas , oeuvre vraisemblablement d’hommes armés de Pernal ,est une répétition des actes du 2 août 2002 aux Gonaïves où “ l’Armée Cannibale “ avait libéré de force Amiot Métayer et plus d’une centaine d’autres prisonniers . Si des mesures exemplaires ne sont pas prises dans un cas comme dans l’autre , d’autres prisons ou commissariats du pays connaitront le même sort et la violence a encore de beaux jours devant elle , avertit la NCHR .

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