Le Bureau de monétisation de l’aide au développement qui est chargé de l’approvisionnement en carburant du pays, l’avait assuré en début de semaine : il n’y a pas de pénurie de carburant actuellement en Haïti.
Une explication qui s’avère exacte puisque les cargaisons de produits pétroliers sont parvenues dans le pays, ces dernières semaines, à un rythme régulier. Alors comment expliquer le rationnement drastique du courant électrique auquel fait face Port au Prince depuis presque deux semaines ?
Les syndicats de l’EDH, par l’intermédiaire de l’un de leurs responsables, Félix Pierre Michel, rejettent toute la responsabilité de cette triste situation sur l’ancien directeur Michel Présumé, démissionnaire depuis le 19 aout dernier, mais reconnaissent à mi-mot que certains employés sont actuellement en grève pour exiger la réintégration de collègues révoqués.
Pour sa part le ministre des Travaux Publics évoque deux causes principales : le niveau d’eau du lac de retenue de Péligre, qui entraine une baisse de la production, et surtout la situation dans la banlieue sud de Port au Prince.
« Nous sommes contraint à un tel rationnement, car nous avons un problème d’acheminement du carburant hors du terminal de Varreux » explique Wilson Edouard. Il confirme donc que les centrales ne peuvent plus fonctionner faute de combustible.
Questionné sur les solutions possibles à ce problème, le ministre Wilson Edouard se montre très évasif :
« Cette situation est regrettable, mais le rétablissement de l’ordre dans la zone de Varreux relève du ministère de l’Intérieur, de la Police et de l’Armée. Nous ne pouvons rien faire. Juste espérer qu’une solution politique permettra un retour à la normale. »
Le ministre le reconnait timidement, les gangs sont donc responsables du blackout à la capitale. En outre, il fait clairement le lien entre problèmes sécuritaires et politiques. Ce n’était un secret pour personne, mais c’est l’une des rares confirmations officielles de cet état de fait.
AL/Radio Métropole