Silence sur les nouvelles : la journée du 3 avril a fait tâche d’ huile

La journée de silence sur l’information observée ,le jeudi 3 avril 2003 , par la presse indépendante pour protester contre les atteintes à la liberté d’expression n’est pas passée inaperçue . Beaucoup d’habitants de la capitale ont été surpris dès les premières heures du jour avec l’absence de bulletins d’information sur la majorité des stations de radio . Sur le cadran, la quasi totalité des stations diffusant des nouvelles avaient respecté l’appel lancé par l’Association Nationale des Médias Haitiens (ANMH) . Même des médias non membres de l’ANMH avaient adhéré à l’initiative . Les nombreux port-au-princiens rencontrés par Radio Métropole ont souligné combien l’information tant sur le plan national qu’international ( surtout avec la guerre en Irak ) est importante pour eux . Ils ont poursuivis qu’ils ont énormément de difficultés à imaginer qu’un jour , ils seraient privés de nouvelles . D’où le sentiment d’inquiétude qui a traversé plus d’un . Ils affirment qu’ils ont eu le “coeur soulagé “après avoir écouté le message d’explication de l’ANMH. Invité du journal du matin de Radio Métropole de ce vendredi 4 avril , le président de l’association des patrons de médias , Hérold Jean François , directeur de Radio Ibo, a expliqué que le mouvement du 3 avril ( coincidant avec le 3ème anniversaie de l’assassinat du journaliste Jean Dominique , directeur de Radio Haiti Inter) voulait porter la population à prendre conscience du danger qui la menace lorsqu’elle est privée du droit à l’information et de s’exprimer. M. Jean François soutient que le projet de l’Exécutif de museler la presse indépendante est réel avec la poursuite des actes d’agression et d’intimidation contre les membres de la corporation . Le président de l’ANMH a cité en exemple la bastonnade en règle par la police d’un groupe de journalistes devant les locaux de l’Ambassade de France , le 20 mars dernier. Parallèlement , le Groupe de Réflexion et d’Action pour la Liberté de la Presse ( GRALIP) a publié une liste d’actes intimidations contre la presse enregistrés ces derniers mois. Les citoyens de la capitale semblent avoir compris le message lancé par la presse indépendante . Bon nombre se sont dit solidaires des journalistes car, soulignent-ils, la presse est le miroir de la société . Ils soutiennent qu’à l’instar du droit à la justice , celui de la liberté d’expression est tout aussi fondamental. Le mouvement de l’Association Nationale des Médias Haitiens n’a pas laissé indifférentes les stations de la province . A titre d’exemple , la majorité des médias du Plateau Central avait modifié leur programmation.

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