Vote au Parlement , non sans modification , de la loi accordant des privilèges aux étrangers d’origine haitienne

Les sénateurs Lavalas ont voté, la semaine écoulée, le projet de loi accordant des privilèges aux étrangers d’origine haïtienne. Toutefois, les membres du Grand Corps ont modifié un aspect du texte traitant des postes à occuper dans la fonction publique par les compatriotes de l’extérieur. A côté des discours pompeux, cette mesure se veut un stimulant pour attirer les haïtiens naturalisés vers la mère patrie. Désormais bon nombre de barrières sont tombées ,les étrangers d’origine haïtienne sont habilités à entreprendre des activités qui, avant la ratification de ce document, leur étaient interdites tant par la Constitution de 1987-en vigueur- que par les lois de la République. A presque tous les niveaux , cette nouvelle loi accorde des avantages aux étrangers nés haïtiens, ce qui réjouit le ministre des haitiens vivant à l’étranger , Lesly Voltaire. Ce dernier tient à préciser que l’intérêt du régime en place dans l’initiative n’est autre que de paver la voie aux professionnels et hommes d’affaires haïtiens naturalisés et de les garantir toute sorte de protection. Mais le document ratifié par le Parlement Lavalas ne correspond pas à l’esprit de la Constitution qui ne prévoit aucun autre moyen d’enlever les barrières imposées aux étrangers sinon que l’amendement de la loi mère, selon certains experts. A la chambre basse comme au Sénat, le projet a eu le vote de la majorité même si dans la mêlée , certains parlementaires sont restés perplexes au cours des débats. Il faut également noter que le Grand Corps a amendé le texte présenté par l’Exécutif surtout en ce qui concerne les postes qui, éventuellement, seront occupés dans l’Etat par les citoyens étrangers d’origine haïtienne. L’Exécutif était passé à pieds joints sur la question mais les sénateurs lui ont imposé une limitation soulignant que les postes à occuper doivent être conformes à la charte fondamentale. Le document modifié doit retourner à la chambre des députés pour sanction . La Constitution haitienne votée par voie référendaire le 29 mars 1987 interdit la double nationalité et ne permet pas à toute personne qui avait renoncé à sa nationalité d’occuper une fonction élective .

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